22.7.13

Le Lot et la Laine 2013 : J+8 - #2 : le butin

Je l'ai dit, les exposants n'avaient pas beaucoup de temps pour visiter le festival. Mais disons que pour une part, j'ai eu de la chance dans mon "butinage", et pour une autre, je savais ce que je voulais !

Dois-je l'avouer ? les exposants que je voulais ab-so-lu-ment rencontrer pour de vrai à ce festival, c'étaient... les alpagas. Je leur ai donc donné la priorité dans ma visite matinale dimanche, avant que les visiteurs n'arrivent. Il y en avait quatre, deux suris avec la frange dans les yeux, et deux huacayas, tondus de frais.

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Si dans une prochaine vie je suis fermière, j'élèverai des alpagas ! Ils sont aussi adorables que leur laine est douce. Plutôt plus petits que ce que j'imaginais, et avec un tout petit cri très discret. Les éleveurs n'étant pas là au moment où je suis passée, je n'ai pas osé les toucher, par crainte de les importuner. Mais quand on leur parle, ils s'approchent et vous regardent avec attention. J'ai découvert récemment que l'on élevait des alpagas en France, sans doute grâce aux interviews du blog du festival d'ailleurs. Et cet élevage semble bien se développer, si on en croit les informations du site de l'association Alpaga Développement. Une bonne nouvelle, qui nous permettra dans les années futures d'avoir de l'alpaga français, et donc "développement durable", puisqu'il n'aura plus besoin de traverser des océans pour rejoindre nos aiguilles et crochets.

Un peu plus tard dans la journée, je suis repassée sur les stands pour acheter du fil. Un kilo d'alpaga dentelle, d'une grande douceur, acheté sur le stand Alpagas du Quercy, mais provenant de l'élevage Alpagas Sologne. Je lui ferai sans doute subir quelques expériences de teinture, mais je prévois aussi de le travailler "nature", tant sa couleur crémeuse est appétissante, vous ne trouvez pas ?

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Je m'étais promis de racheter du mohair et soie des fermes de France, pour refaire un Pipistrelle à ma mère, qui en voulait un vert. J'en ai pris sur le stand du Mohair de Lo, qui affichait un splendide DreamBird géant devant son stand. Emportée par mon élan dans les couleurs, je me suis plantée dans l'épaisseur du fil, ce n'est pas du fil dentelle... et je n'ai plus qu'à inventer un modèle tricoté, car celui que j'ai pris est trop épais pour être crocheté. Mais bon, je suis quand même contente de mon harmonie, et ça ne me fera pas de mal de me remuer un peu les méninges pour créer un nouveau modèle...

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Marion était installée à deux stands de nous... et beaucoup de celles qui sont venues discuter avec nous nous ont montré les (Vi)laines merveilles qu'elles avaient achetées. J'ai plongé... et ce n'est sans doute qu'un début : comment résister à des couleurs aussi belles que leur nom ?


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Dans l'ordre, "Être Cléopâtre couronnée d'émeraude", un pur mérinos fingering, destiné à un petit châle "Pointue" pour ma maman, qui a choisi son fil elle-même, "Se languir du soleil" et "Mûres dans les mains", de la lace mérinos et soie destinée à inspirer de prochaines créations.

Sur le stand de Chat Pelote (installé en face des alpagas :-), je n'ai pas pu résister à un écheveau d'Ange. Ne vous fiez pas à son allure un peu échevelée (leurs fils ont tellement plu qu'elles ont plongé au fond du sac des écheveaux pas encore conditionnés pour m'en exhumer un), c'est de la pure douceur : 70% baby alpaga, 20% soie, 10% cachemire (ne vous évanouissez pas tout de suite), teinture végétale artisanale, d'un bleu très délicat. C'est une light fingering, environ 600 m pour 100 grammes, et ce sera donc un petit châle tricoté. Plus qu'à plonger dans mes bibles de points pour lui faire honneur ! En plus, les deux filles sont super sympa, des bordelaises, donc des chances pour qu'on puisse se recroiser ici ou là.

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Pour retomber un peu sur terre, deux écheveaux de brebis caussenardes du Lot, avec lesquels je prévois de faire des essais de sacs "feutrés mais pas trop" pour qu'on voie les motifs des points.

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Dommage de chez dommage, elle gratte et elle sent le mouton : j'espère que les fileuses du festival auront eu le temps d'échanger avec les producteurs, pour leur en dire plus sur les attentes des tricoteuses d'aujourd'hui. Certes, il reste sûrement quelques nostalgiques de l'option Larzac années 70, mais franchement, on sait faire beaucoup mieux avec de la fibre naturelle... même si la caussenarde n'est pas la meilleure des lainières.

Je me suis plus que consolée chez Renaissance Dyeing. Si j'avais déjà bavé devant les nuanciers présentés sur leur site web, sans avoir encore osé cliquer, là, après l'éblouissement de l'étagère à écheveaux (je vole encore une photo à Marie, Dino n'a pas vu le stand) j'ai plongé les mains dedans... perdition !



Du pur mérinos lambswool, en lace (1190 m pour 100g), travaillé en teinture végétale + de la cochenille pour les rouges. Beauté, douceur et volupté, pour parodier Baudelaire...

Je me suis laissée guider par l'instinct pour choisir mes couleurs, directement sur la belle étagère. Maintenant, il faut que ça mijote, mais j'ai déjà quelques idées de ce que je vais faire avec ces splendeurs... A suivre donc : avec Andie, qui est en Ariège, donc pas loin de chez moi, on a prévu de se revoir :-)

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Une harmonie de bleu...

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... un violet et un rouge profonds, très dénaturés par mon appareil numérique, que les rouges affolent toujours sans que je parvienne à y remédier...

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Ah, j'oubliais : j'ai aussi un peu dévalisé l'étal d'Annette. Je me suis (très mal) bobiné du lin blanc (par une température pareille, on n'avait envie d'avoir que ça entre les doigts pour le travailler), j'ai acheté un crochet à mailles coulée dont je ne sais pas encore ce que je vais faire mais j'ai envie d'expérimenter, j'ai craqué pour "Botanical Knits" d'Alana Darkos parce que j'adore les feuilles... et je me suis offert un poisson d'Olivia Ferrand, celle qui met le souk dans les mailles avec tant de talent, dont je prévois de faire ma trousse à marqueurs.

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Bref, comme vous pouvez le constater, ma "raffle" fut assez rapide... mais très intense ! Maintenant il peut pleuvoir, neiger, et le vent souffler en tempête : j'ai de quoi m'occuper les doigts, bien calée dans mon canapé.

2 commentaires:

So a dit…

C'est vrai que malheureusement, lorsqu'on est exposant, on a trop peu de temps pour aller voir ce qui se passe chez les copines. Mais je me console en voyant que votre panier est revenu bien dodu et en imaginant les merveilleux modèles qui vont naître d'ici peu !

TAM a dit…

Merci de partager ça, ça donne vraiment envie ! Et niveau monde, c'était comment ? Trop, pas assez, pile poil ?