Une étole qui pique les yeux

Il ne suffit pas de transformer sa cuisine en atelier de teinture : après, il faut encore transformer les pelotes en ouvrage !

Comme je le mijotais pendant que je faisais ma cuisine de sorcière, j'en ai fait une étole. Plusieurs essais ont été nécessaires pour arrêter mon choix : tricot, crochet ? J'ai échantillonné, démarré, redéfait, recommencé... il est rare que je tombe un ouvrage du premier coup quand je décide de le créer ou de l'adapter moi-même.

Pour finir, c'est du tricot. La simplicité même, un point dont je ne connais pas le nom, trouvé dans un modèle de Kim Heargraves et une simple séparation en point mousse avec un fil gris dégradé pour animer les transitions, et voilà un excellent tricot TV, avec des rangs aussi longs qu'un jour sans pain. Je sais, je suis un peu fainéante. Mais j'aime aussi la sobriété... et comme en l'occurrence les couleurs piquent déjà les yeux, il ne fallait pas en rajouter !





Modèle : Bricolage personnel
Fil : 65 g de fil à chaussettes Regia et 160 g d'Opal, (425m / 100g) teinture perso à la teinture alimentaire
Aiguilles : circulaires KnitPro 4 mm

Pour celles qui voudraient utiliser le point :

• Monter un nombre de mailles impair
• Rang 1 et tous les rangs impairs (endroit de l'ouvrage) : 1 maille lisière, *1 maille envers, 1 maille endroit torse*, terminer par 1 maille envers, 1 maille lisière
• Rang 2 et tous les rangs pairs : tout à l'endroit

De mémoire, j'ai monté près de 500 mailles, pour une étole qui au final mesure presque 2,10 m de longueur après blocage. Mais bon, faites votre échantillon ! Chaque rayure de couleur compte 15 rangs, les rayures grises 4 rangs de point mousse tricotés en mailles envers. On reprend la nouvelle couleur dans le même sens que le dernier rang de mousse - l'un des avantages des aiguilles circulaires,  pour ne pas voir le changement de couleur sur l'endroit.

Je l'adore déjà, je sens qu'elle sera ma nouvelle chouchoute, pour pratiquement toutes les saisons. Douce et souple, elle peut se porter l'été en étole pour protéger les épaules nues de la fraîcheur du soir, et tout l'hiver en longue écharpe ou en gros snood avec deux tours autour du cou.

Très agréable à tricoter, elle s'est parfaitement comportée au blocage, où elle s'est pas mal détendue - mais c'était l'effet recherché avec les aiguilles 4 mm, afin d'avoir une étoffe bien souple qui se prête à tous les enroulages. Ma teinture était correctement fixée, puisqu'elle n'a quasiment pas dégorgé lorsque je l'ai lavée, et les couleurs ont bien gardé leur densité. On verra ce que ça donne dans le temps...

Globalement, je suis ravie de l'expérience, teinture et tricot, et je prends donc le risque, hélas, de devenir aussi addict à la teinture... Vivement la retraite (si on en a une un jour, ça n'en prend pas le chemin), que j'aie tout le temps voulu pour me vautrer dans la laine et dans les couleurs ! Il y a là de quoi occuper plus de 24 heures par jour sans s'ennuyer une minute.

Il me reste presque autant de fil que j'en ai déjà tricoté : je le laisse de côté pour le moment, dans une pochette où je rassemble tous mes restes de fil à chaussettes en vue de prochains mélanges bigarrés, châles, chaussettes, couverture ou free-crochet, je ne sais pas encore quelle fantaisie me prendra. Sans parler des deux écheveaux d'Opal qui me restent, et qui feront un de ces jours l'occasion de nouvelles expériences tinctoriales.