Bon, il paraît qu'on commence par tricoter et crocheter, raisonnablement, en achetant ses fils au fur et à mesure qu'on a identifié des modèles qu'on a envie de réaliser.
Puis on invente des modèles, ou on stocke du fil sans savoir à l'avance ce qu'on en fera, ou les deux en même temps, comme moi. Et on se retrouve, pour ce qui me concerne, avec un stock de fil considérable, sans avoir envie de me séparer de rien... et en continuant même d'acheter des fils, sans réel sentiment de culpabilité je dois l'avouer. Je me dédouane en me souvenant que je finis toujours par trouver un emploi aux fils que j'achète, et que parfois c'est un fil particulier qui m'inspire pour réaliser un modèle.
Les étapes suivantes sont la teinture et le filage. Pour ce qui est du filage, j'ai fait quelques mini-tentatives au fuseau... mais ça ne me branche pas. La teinture en revanche...
J'ai commencé à y penser en m'intéressant à Joseph Albers : si je veux obtenir des dégradés de couleurs suffisamment subtils pour réaliser des compositions dans le même esprit que les siennes, il devient nécessaire de préparer ses couleurs, car il y a peu de gammes de fils qui offrent une palette suffisante.
Maria et Myrtille ont amplifié la tentation en proposant un stage de teinture à Sauliac sur Célé, auquel il faut que je me dépêche de m'inscrire. Et puis, cerise sur le gâteau, Maria nous a proposé sur Ravelry un swap de mini écheveaux : chacune teint 100 g de fil, on sépare l'écheveau en mini-écheveaux, et chacune reçoit autant de mini-écheveaux que de participantes, 20 en l'occurrence, et peut se tricoter une paire de chaussettes éblouissante... ou autre chose d'ailleurs.
Me voilà donc partie à lire des tonnes de pages web sur la teinture des laines, car il fallait bien commencer par mes propres moyens, le swap se terminant avant le stage, puis à commander mes fils et ma teinture.
Comme je fais rarement dans la demi-mesure, j'ai acheté deux écheveaux à Myrtille (en réalité, c'était pour pouvoir me rattraper sur un second écheveau si je me plantais complètement sur le premier...), mérinos et nylon, d'une douceur prometteuse....
... mais aussi 5 écheveaux de laine et polyamide (toujours des fils à chaussettes, de toute façon, même pour les châles, c'est l'épaisseur que je préfère, et l'Opal a exactement la même composition et le même titrage que certains des fils à chaussettes que j'ai en stock, donc je pourrai marier les pelotes sans problème) et de la teinture alimentaire aux Laines du Mouchon, qui m'a mis un petit sachet de lavande au milieu des fils... ce qui ma foi sera sans doute une bonne idée pour dissiper l'odeur du vinaigre qu'on ajoute aux teintures alimentaires pour fixer la couleur.
Deux bouteilles de vinaigre blanc, 3 fioles de teinture Vahiné en complément, des gants en silicone pour éviter d'avoir les mains arc en ciel, 3 seringues de 10ml (la pharmacienne s'est bien marrée), et mon matériel était fin prêt.
J'ai bâché mon plan de travail dimanche matin, et me voilà partie, sans idée très arrêtée de ce que j'allais faire. J'ai commencé par déposer des gouttes de couleur et tester quelques mélanges sur un morceau d'essuie-tout, et je me suis lancée.
J'ai choisi la méthode de l'immersion en casserole, que j'ai fait chauffer jusqu'à atteindre le petit bouillon, pendant environ 30 minutes (je n'ai pas de micro-ondes, donc il fallait faire autrement). Puis refroidissement sur le balcon, rinçage, essorage et étendage des écheveaux.
Au total, j'ai teint 300 grammes de fil, en 8 bains différents (j'ai séparé 3 écheveaux d'Opal en 2 avant de les teindre). Les résultats ne sont pas parfaits, loin de là, mais rien de franchement raté non plus, tout sera utilisable... même si j'ai quelques traces claires sous les ligatures du premier écheveau, que j'avais faites trop serrées. Je verrai demain une fois sec et à la lumière du jour si je refais un petit bain pour cet écheveau là. Pour le moment, les écheveaux flottent au vent sur ma loggia...
Je me suis bien amusée, j'ai compris les premiers principes, je sais comment j'ai envie de faire mes prochains tests, hem... je crois que ça y est, j'ai attrapé le virus de la teinture !
Si ça vous tente, la documentation la plus intéressante que j'aie collectée sur le sujet (essentiellement teinture alimentaire, car pour la teinture chimique, il faut s'équiper de matériel spécifique, pas question de faire ça dans la casserole de cuisson des pâtes) est rassemblée dans un PearlTree. Mais je vous aurai prévenues : quand on commence, on a envie de continuer, car c'est tout à fait magique de voir ses fils prendre couleur quand on les plonge dans le bain... et tout à fait intriguant de se plonger dans les mélanges, de réfléchir à la manière dont on peut obtenir des intensités différentes sur l'ensemble de l'écheveau, bref, je n'ai pas fini mes expériences. Je crois notamment que je vais m'attaquer à la teinture de vieux fils de mon stock dont la couleur ne me plaît pas.
A suivre donc...
6 commentaires:
C'est exactement comme cela que j'ai commencé il y a presque un an (déjà !) avec des écheveaux de mérinos et des colorants alimentaires du Mouchon, à la marmite, tranquille-pépère et je me suis vraiment passionnée. Par manque de temps, je n'ai que trop rarement réitéré, mais toujours avec beaucoup de satisfactions quant aux résultats. Avec les couleurs de base, on peut faire des merveilles, même si ce n'est pas forcément ce à quoi on s'attendait, car au final, c'est la porte toute grande ouverte pour l'envol de l'inspiration...
Bonne continuation ma chère, bises et à bientôt !
C'est beau tout ça, j'ai hâte de voir le résultat! Il faut que je m'y mette d'ailleurs, car j'en suis aussi dans ce swap de teinturières en herbe!
J'ai commencé à lire l'article je me suis dit "ohlala", je n'ai pas été déçue par la suite ! :D Pour info, il y a aussi eu quelques articles sur le sujet publiés sur In the loop, puisque Caroline, l'une des créatrices du magazine, vend sur etsy ses fils teints à la main. Contente de voir que tu utilises pearltrees, et j'ai hâte que tu nous montrer les photos de tes écheveaux !
Merci pour le "documentaire", voilà qui a de quoi encourager à se lancer... mais je n'ose pas encore.
J'ai hâte de voir les photos du résultat.
comme je me reconnais dansce billet, le stockage de laine puis la teinture le filage etc etc malgré l'achat d'un rouet le filage ne m'a pas vraiment enchanté, par contre teindre ses fils c'est vraiment magique, on obtient sa propre couleur, bon je pense que je vais m'y remettre, merci pour toutes les infos
Merci beaucoup pour les explications...
Je reve de m'y mettre..
Je crois que je vais me lancer...;o)
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